L’année dernière, la crise économique s’est poursuivie au Liban. L’accès aux services de base, notamment à l’électricité et à l’eau, demeurait fortement restreint dans tout le pays. Des mouvements de protestation et des grèves – menés entre autres par des juges, des fonctionnaires, des parents, des travailleurs, ainsi que des personnes vivant près de sites où des ordures étaient laissées à l’abandon – ont encore eu lieu tout au long de l’année. La crise des ordures ménagères, qui avait déclenché des manifestations d’une ampleur inégalée depuis des années, n’a toujours pas trouvé de solution. Le 4 novembre, dans des circonstances demeurées obscures, le Premier ministre Saad Hariri a annoncé sa démission lors d’un discours prononcé depuis Riyadh, la capitale saoudienne. Le président Michel Aoun n’a pas accepté sa démission. Les forces armées libanaises et le groupe armé Hezbollah ont lancé deux opérations militaires dans la ville frontalière d’Ersal, dans le nord du pays, contre deux groupes armés, le Front al Nosra et l’État islamique (EI), en juillet et en août respectivement. À la fin du mois d’août, les forces armées ont repris le contrôle d’Ersal et de ses environs, et récupéré les corps de 10 soldats libanais qui avaient été pris en otages par l’EI en 2014. Dans le camp de réfugiés palestiniens d’Aïn el Helwah, à Saïda, dans le sud du pays, des affrontements ont opposé l’EI et des groupes lui étant affiliés aux forces armées libanaises et à des groupes armés palestiniens. En juin, le Parlement a approuvé une nouvelle loi électorale et planifié pour le mois de mai 2018 les élections législatives déjà reportées à deux reprises ; il s’agira des premières élections législatives organisées dans le pays depuis 2009.